Si il est bien une matière qui ne tient pas bien son nom, c’est le fil d’Écosse qui ne semble pas avoir la moindre trace de racines écossaises ! Cette appellation est connue de tous et reflète un gage de qualité dans les matières textiles. Longtemps réservée aux membres éminents de la haute société, cette matière vient à présent envahir nos tiroirs, en particulier celui des chaussettes. Mais en réalité, c’est quoi le fil d’Écosse ?
Le fil d’Écosse est fabriqué à partir du coton, la fibre végétale qui entoure la graine de cotonnier. C’est la fibre naturelle la plus utilisée dans le monde, elle représente plus de la moitié des fibres textiles du marché. Pour fabriquer un fil d’Écosse de qualité, il faut une matière première de qualité. Le choix du coton se fera donc selon trois critères :
Le coton est ensuite transformé en fibres qui seront tressées pour obtenir le fil de coton prêt à subir un procédé chimique pour se transformer en fil d’Écosse.Ce procédé chimique s’appelle la mercerisation : il a été découvert par un jeune anglais, John Mercer en 1844. C’était un fils de tisserand un peu savant touche à tout, passionné par la chimie, qui a tout appris sur le terrain puisqu’il n’a jamais fait d’études et n’est même jamais allé à l’école. Sa découverte, il va la faire par hasard, en filtrant de la soude caustique à travers un tissu de coton. Il remarque alors que les propriétés de la fibre initiale ont changées : le tissu est devenu plus souple, plus régulier, plus solide et plus brillant. La mercerisation était née, et avec elle, le fil d’Écosse faisait ses premiers pas. Pour ne pas se perdre dans des équations très compliquées, retenons juste que la soude caustique fait gonfler la fibre de cellulose qui devient alors cylindrique (alors qu’elle avait une forme de haricot initialement) : l’épaisseur du fil devient régulière et uniforme, améliorant ses fonctions de solidité et d’élasticité.Ce procédé révolutionnaire n’eut pas un grand succès immédiatement, et il a fallu attendre plusieurs années pour le mettre au point et résoudre son principal inconvénient : il faisait rétrécir la fibre de coton de plus de 25% de sa longueur initiale. Après de longues recherches, ce problème fut résolu en appliquant la soude caustique sur des fibres de coton tendues et humides, ce qui évite le rétrécissement.
Il existe des normes pour définir le fil d’Écosse et pour obtenir l’appellation il faut : des fibres de coton longues, assemblées par retordage (action de tordre plusieurs fibres ensembles) et ayant subi une double mercerisation : une première du fil et une seconde du produit fini. Il faut être très attentif dans l’achat de ces produits et ne pas hésiter à investir un peu plus pour être certain d’avoir des chaussettes dans un fil d’Écosse de qualité, qui garantira leur longévité et leur confort.